Rainer Maria Rilke

Publié le par amandine

Il me semblait important de parler de ce grand poète allemand du XX° siècle. Rainer Maria Rilke écrivit de nombreux recueils de poésies (que je n'ai pas lu). La plupart de ses oeuvres sont généralement des réflexions sur l'existence humaine mais je retiendrai surtout ça correspondance avec un jeune poète tout simplement nommée: "lettres à un jeune poète". Dans cette correspondance (que j'ai lue) nous pouvons lire les réponses (et seulement les réponses) De Rilke à ce jeune poète un peu perdu (Franz Xaver Kappus). Au fil des lettres il énonce de grand thème comme l'amour, la solitude mais surtout il traite de la sincérité que tout artiste doit avoir envers son oeuvre, l'engagement personnel que l'artiste doit traiter. Il nous apprend comment ne pas tomber dans les clichés et bien d'autres renseignements essentiels selon moi pour tout artiste mais que seul Rilke peut énoncer avec autant de justesse.
 
extrait des lettres à un jeune poète.
[...] Cherchez en vous-mêmes. Explorez la raison qui vous commande d'écrire; examinez si elle plonge ses racines au plus profond de votre coeur; faites-vous cet aveu : devriez-vous mourir s'il vous était interdit d'écrire. Ceci surtout : demandez-vous à l'heure la plus silencieuse de votre nuit; me faut-il écrire ? Creusez en vous-mêmes à la recherche d'une réponse profonde. Et si celle-ci devait être affirmative, s'il vous était donné d'aller à la rencontre de cette grave question avec un fort et simple "il le faut", alors bâtissez votre vie selon cette nécessité; votre vie, jusqu'en son heure la plus indifférente et la plus infime, doit être le signe et le témoignage de cette impulsion. Puis vous vous approcherez de la nature. Puis vous essayerez, comme un premier homme, de dire ce que vous voyez et vivez, aimez et perdez. N'écrivez pas de poèmes d'amour; évitez d'abord les formes qui sont trop courantes et trop habituelles : ce sont les plus difficiles, car il faut la force de la maturité pour donner, là où de bonnes et parfois brillantes traditions se présentent en foule, ce qui vous est propre. Laissez-donc les motifs communs pour ceux que vous offre votre propre quotidien; décrivez vos tristesses et vos désirs, les pensées fugaces et la foi en quelque beauté. Décrivez tout cela avec une sincérité profonde, paisible et humble, et utilisez, pour vous exprimer, les choses qui vous entourent, les images de vos rêves et les objets de votre souvenir. Si votre quotidien vous paraît pauvre, ne l'accusez pas; accusez-vous vous-même, dites-vous que vous n'êtes pas assez poète pour appeler à vous ses richesses; car pour celui qui crée il n'y a pas de pauvreté, pas de lieu pauvre et indifférent. Et fussiez-vous même dans une prison dont les murs ne laisseraient parvenir à vos sens aucune des rumeurs du monde, n'auriez-vous pas alors toujours votre enfance, cette délicieuse et royale richesse, ce trésor des souvenirs ? Tournez vers elle votre attention. Cherchez à faire resurgir les sensations englouties de ce vaste passé; votre personalité s'affirmira, votre solitude s'étendra pour devenir une demeure de douce lumière, loin de laquelle passera le bruit des autres. 

 

Publié dans reflexion

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